Il y a d'excellents dirigeants qui ne sont pas assis à longueur de journée sur leurs sièges en cuir avec leurs DAF en face d'eux et l'obsession de traquer systématiquement là où les Hommes (H/F) coûtent, alors que le gaspillage est largement ailleurs et peut être considérablement réduit, avec de simples victoires rapides.
Ces excellents dirigeants privilégient le travail en mode collaboratif ; ne font pas péter les galons ; savent de quoi ils parlent ; ne sont pas arrivés à leurs places par l'opération du Saint-Esprit, en trichant sur leurs parcours ou en étant pistonnés. Ils sont respectueux vis à vis de leur personnel, de leurs clients (sans ramper devant eux), de leurs fournisseurs ; des syndicats. Le dialogue social est très important pour eux. Ils sont conscients que les meilleurs résultats s'obtiennent sur le moyen et long terme.
Et il y a des dirigeants qui n'ont pas l'expérience de la création de leur propre entreprise ; qui n'ont aucune idée de ce qui se passe sur le terrain ; qui ne managent pas, mais suspectent ; qui sont irrespectueux ; qui ne se mélangent pas au petit personnel ; qui enfument leurs actionnaires ; qui font le ménage, affichent des résultats rapides, et ainsi séduisent les actionnaires, puis partent avec un gros chèque, avant même que l'on puisse constater les dégâts de leur mode de management et de gestion. Sans compter les pervers narcissiques, les mégalomanes, les sociopathes, etc...
Aussi et pour avoir connu tous les profils de dirigeants dans mon parcours (plus de 12 secteurs d'activités différents pratiqués), je recommande fortement la création d'un permis de diriger à points, dans le même esprit que celui pour conduire. Ici c'est pour piloter, gérer et manager.
Les dirigeants (PDG/DG/Directeurs...) seraient évalués tous les 6 mois sur 5 critères et ce par une entité neutre, externe à l'entreprise et mandatée par les actionnaires :
1. Critères psychologiques et notamment humanisme !
2. Critères managériaux !
3. Compétences sur le coeur de métier de la structure !
4. Connaissance du terrain !
5. Capacité à innover et à développer !
A chaque critère serait attribué un nombre de points. Quand il n'est pas rempli, il compterait pour zéro, donc entraînerait systématiquement, sur le permis de diriger à points, la perte de points équivalent à la note maximale sur ce critère précis. Ainsi, tous les dirigeants qui perdraient tous les points de leur permis seraient démis de leurs fonctions. Une pondération selon les critères pourrait être adoptée, sur décision du conseil d'administration.
Je suis persuadé que cela rendrait un immense service à l'humanité et changerait la donne sur la façon parfois lamentable de diriger des structures de toutes tailles, publiques comme privées.
Aucun cabinet à ma connaissance n'a osé à date chiffrer les dégâts causés par certains dirigeants qui passent d'une structure à une autre, en répétant les mêmes erreurs.
Patrick Louis Richard
