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  • Photo du rédacteurPatrick Louis Richard PLR

Les injustices du parcours de vie...

Extrait de mon livre : Ma bouteille à la mer des injustices !


Vouloir noircir le tableau des « in-justices » serait aller à la facilité, tellement elles sont présentes dans chacune des étapes de nos parcours de vies.


Aussi, il m’a semblé pertinent d’évoquer ici les injustices qui touchent la majorité d’entre nous, et de mettre de côté celles ressenties en fonction des situations auxquelles nous avons à faire face, singulièrement.


Durant mon parcours « philosophique » avec les injustices, ajusté avec le temps, je suis allé à la recherche de leurs caractéristiques spécifiques, en vue de tenter de les « disséquer », sans être influencé par mon propre vécu. Analyser d’abord et agir ensuite de manière ciblée.

Pas seul bien évidemment, car j’aurais été une goutte d’eau dans un océan, mais avec l’aide de ceux qui ont choisi, comme moi, la justesse et la justice, comme trajectoires de vie.


Ma démarche a consisté, dans un premier temps, à trouver des synonymes à « in-justices » afin de ne pas éluder la moindre de leurs caractéristiques « flagrantes » et dans un second temps, à balayer leurs lieux de prolifération, en vue de connecter les différentes formes d’injustices aux contextes qui les nourrissent.


Ainsi, j’ai extrait les synonymes suivants, qui précisent et imagent le mieux les injustices, dans la philosophie générale que j’ai tenté de me faire d’elles :


- Abus, dommage, favoritisme, inégalité, irrégularité, malveillance, partialité, passe-droit, préjudice, scélératesse, tort, usurpation…


En relevant ces synonymes, véritables angles d’attaque dans l’esprit d’un battant, j’ai eu la confirmation de ce que je pensais, depuis bien longtemps :


« Les injustices sont fortement attachées au comportement de l’Homme, comme le comportement de l’Homme est fortement attaché aux injustices ».


Abuser, favoriser, causer des préjudices, faire preuve de malveillance, utiliser des passe-droits, …, sont dans les chromosomes de l’Homme dans sa relation avec autrui, privée comme professionnelle. Et qui plus est quand il existe un lien affectif ou un lien de subordination.


L’Homme (hommes ou femmes) commet et multiplie, à son gré, les attitudes et actes injustes qu’il essaie, adroitement ou maladroitement, de réparer ou de faire réparer, pour en commettre d’autres, tel un cercle vicieux, à la recherche constante de sa vertu.


Les injustices sont en fait, pour l’Homme, le mal incontournable pour apprécier et faire apprécier la valeur du bien.


Seulement voilà, le bien et le mal n’ont pas la même signification et portée pour tout le monde. Les uns verront du bien dans le mal et les autres du mal dans le bien.


La nature humaine est si complexe que la perception même des injustices peut être différente, selon les individus. C’est d’ailleurs ainsi qu’elles se perpétuent, en toute légalité, normalité, depuis des décennies.


Pourtant, elles ont des caractéristiques et des lieux de praticité bien à elles.


Captons-les dans le déroulement d’un parcours de vie, afin d’essayer d’en comprendre le mécanisme…


La première des injustices n’est-elle pas celle de la naissance ? Ouvrir les yeux à la vie est-il vraiment un « cadeau » pour celui ou celle qui naît ?


Il/elle ne choisit pas son nom, ses prénoms, sa famille (ou de ne rien avoir de tout cela - cas des enfants nés sous X), son lieu de début de vie, son état de santé, son statut social, son rang dans la famille (aîné, cadet, benjamin). Dès le premier cri, il/elle entre dans un moule qui conditionnera, emprisonnera sa singularité, au point parfois d’aller jusqu’à réveiller son esprit rebelle.


Ce n’est pas pour rien que certains enfants attendent leur majorité pour claquer la porte et voler de leurs propres ailes.


Il y a des enfants qui naissent dans un milieu aisé, avec leurs routes quasiment tracées et d’autres dans un milieu précaire, avec leurs galères quasiment inévitables. Et pourtant ce sont, à la base, tous des enfants…

Si nous devions la nommer, nous pourrions l’appeler : « L’injustice de la naissance. »


Sans vouloir faire un procès d’intention aux parents, nous pouvons néanmoins leur trouver une certaine dose d’irresponsabilité à concevoir des enfants, sans s’être vraiment assurés de leur capabilité à leur faire vivre le meilleur, dès leurs premiers pas dans la vie.


Un enfant, garçon ou fille, n’attend pas bien longtemps avant de plonger dans le bain des injustices. Certes, il n’en aura vraiment conscience que quand il sera confronté à d’autres enfants, mais cela peut intervenir très vite, notamment s’il a des frères et sœurs, des copains et copines. Les injustices ont leurs références, leurs miroirs, leurs codes…

Ensuite vient le temps d’aller à l’école, là où elle existe, pour apprendre à lire, à écrire, à dessiner, à compter. Ici encore, l’enfant n’aura pas le choix, ni de la méthode, ni de la fréquence, ni du contenu, ni du lieu, ni de qui lui enseignera tout cela. De toute manière, il n’est pas en âge de décider, alors les autres décident pour lui. Injustice ou contrainte naturelle et incontournable ? Les autres le font, alors, c’est tout à fait normal que lui le fasse aussi.


Ce passage par l’école est une phase déterminante du parcours de vie et le premier grand foyer des injustices, car tout est conçu en mode « éliminatoire ». Seuls les meilleurs accéderont au meilleur ! Un élitisme qui peut avoir de terribles effets dévastateurs.

Et parmi elles, les « devoirs maison » qui confrontent directement les enfants à leurs conditions de vie, celles qu’ils n’ont pas choisies, mais qui leur sont imposées par leurs parents et les situations qu’ils vivent ou traversent.


Les enfants de riches réuniront toutes les conditions pour faire et réussir leurs devoirs, les enfants de pauvres devront prendre leur courage à deux mains pour les faire sur un coin de table, ne jamais trouver personne pour les aider et ne devoir à quiconque leur détermination à vouloir réussir, malgré les circonstances défavorables.


Les uns ont la réussite, quasiment livrée sur un plateau, et les autres doivent aller la chercher à la plus haute branche de l’arbre de la vie. L’éducation, soi-disant « équitable », est un véritable fiasco depuis des décennies, malgré des enseignants de grande qualité et méritants.


Il faudrait bien plus qu’un livre pour traiter exhaustivement du sujet. L’enfant n’est pas maître de son mode d’éducation. Il se doit d’entrer et de respecter un cadre qui peut s’avérer ne pas être le bon, avec toutes les conséquences pour lui tout au long de sa vie, même si rien n’est perdu d’avance pour ceux qui ne renoncent jamais, malgré les conditions, l’adversité, les injustices. Elles sont dans leur vie pour les rendre plus forts.


« L’injustice de l’éducation » est la seconde grande injustice, après celle de la naissance, qui conditionne à elle seule la plupart des autres, qu’elles soient réelles, majoritaires ou vécues comme telles.


Et voici venu le temps de sanctionner le parcours éducatif, afin de lui donner une orientation. Pour cela, l’Homme a inventé les diplômes.


Malgré l’importance qui leur est donnée par la société, pour ne pas dire le système, que sont vraiment les diplômes ? Des passeports ? Des photos à un instant T d’un niveau de connaissances acquises ? Des outils de sélection impitoyables qui interdiront l’accès à des postes clés aux étudiants qui auront les pires difficultés à les obtenir ?

Sélectionner les étudiants sur des contextes d’apprentissage inégaux est en soi une véritable injustice « sociétale ». Comment réussir à obtenir un diplôme, en débutant son parcours avec un handicap contextuel important ?


« L’injustice des diplômes », bien qu’elle soit très liée à l’éducation, est la troisième grande injustice du parcours de vie.


N’est-elle pas franchement hypocrite cette société qui fait croire à la recherche de l’égalité pour tous, alors qu’elle se nourrit du contraire depuis des décennies ?

Dès l’enfance et l’adolescence, c’est à un monceau d’inégalités qu’elle confronte, encore une fois en toute conscience ou inconscience, car comme indiqué plus haut, la perception des injustices ou des inégalités peut être différente, selon les personnes.


Avec des ratés au démarrage, le chemin sera terriblement long et parsemé d'embûches.


Arrive dans le parcours de vie, le moment de s’assumer, de fonder une famille, d’avoir un revenu…


Fonder une famille passe par connaître et vivre avec un compagnon, un conjoint, par aimer. Quoi de plus fragile que la vie à deux quand, comme la naissance et l’éducation, elle est rapidement confrontée à des contextes déséquilibrants et stressants, perturbant cette sérénité indispensable à sa consolidation.


Même si l’amour n’est pas une injustice en soi, sauf situations exceptionnelles, il a bien souvent du mal à résister à l’érosion du temps et aux accidents/incidents de la vie, si fréquents dans ce monde égaré, en quête d’une direction, d’un sens. Sans compter l’influence de l’environnement familial qui est loin d’être neutre dans la réussite ou l’échec d’une relation de couple.

Des couples tiendront parce qu’ils sont bien entourés, parce qu’au moindre souci, ils auront une famille derrière eux pour les aider. D’autres couples connaîtront la séparation, avant ou après avoir eu des enfants, parce la vie sera devenue bien trop difficile à vivre à deux pour eux.


Un phénomène qui ne cesse de s’accentuer depuis des années. À qui la faute ? À la modernité ? À l’envie d’avoir au moins ce que les autres ont ? À pas de chance ? Certainement à un peu de tout cela.


Vies en et de couple difficiles, séparations parfois douloureuses, mais pas de grandes injustices en elles-mêmes, hormis le fait de ne pas pouvoir choisir sa famille ou sa belle-famille.


Mais que dire de la vie au travail, et plus particulièrement en tant que salarié ?


Quelle autre injustice profonde que celle de consacrer des années de sa vie, et parfois l’essentiel, à l’enrichissement « personnel » d’un ou de plusieurs dirigeants et de devoir aller jusqu’à se mettre à genoux, pour être rémunéré à sa juste valeur, à son juste talent, être simplement reconnu, considéré et respecté.


« Se soumettre ou se démettre » est bien souvent la seule alternative qui existe dans un lien de subordination, même si les choses évoluent avec des structures à taille humaine, fonctionnant en mode collaboratif et permettant à la passion pour son métier de s’exprimer en toute autonomie et créativité.


Rien de plus frustrant et injuste que de ne pas pouvoir apporter son talent à l’édifice. Et pire encore, de voir des gens « incompétents et/ou fainéants » être promus, augmentés, parce qu’ils sont les « favoris » des managers, des dirigeants.

Certains auront la vie professionnelle facilitée, notamment ceux qui sont issus de milieux aisés, car nous savons combien cela est un atout précieux dans le monde du travail, et ce dès l’embauche.


D’autres la vivront dans la résignation ou au contraire dans la détermination à vouloir inverser la donne, malgré l’adversité. Le « mérite exemplaire » revient toujours à ceux qui ont su braver les interdits, les injustices, de la vie.

« L’injustice du travail » est la quatrième grande injustice du parcours de vie.


A ce stade, un point d’étape s’impose, car comme indiqué en début de chapitre, loin de moi l’envie de noircir le tableau et de me laisser griser, par les épreuves injustes que j’ai traversées.


Il est clair, à la lecture de ce qui précède, que la vie est, à l’exception des gens nés avec une cuillère en argent dans la bouche, une sorte de cadeau empoisonné, avec son lot d’injustices : naissance, éducation, diplômes, travail…


Pourtant, nous sommes des millions à les vivre ces injustices et à y survivre.


Pourquoi ?


Parce que nous n’avons pas vraiment le choix, même si certains affirmeront le contraire.


Le monde cultive les injustices depuis des millénaires et ne changera pas de sitôt, pire encore, les aggravera. « Accepter et avancer ou lutter contre et s’épuiser », tel est le sort de la grande majorité d’entre nous, même si cela peut paraître restrictif, comme point de vue.


Parce qu’aussi, nous n’avons pas le droit de nous plaindre, alors que des personnes sont handicapées, atteintes de maladies graves, touchées par des guerres, des famines, des atrocités,… La vie est sans pitié et profondément injuste quand elle réserve le meilleur aux uns et le pire aux autres.


Si nous regardons de plus près, les injustices, dans leur grande majorité, sont la fabrication de l’Homme lui-même. Il a construit une jungle, peuplée de prédateurs et de lianes, ces dernières permettant aux plus forts et aux plus audacieux de survivre, en passant par-dessus les dangers.


Il y a ceux qui surfent sur la vague et ceux qui sont emportés par elle.


Le plus grand nombre n’a pas d’autres choix que d’accepter les injustices, essayer de vivre avec, lutter contre mais sélectivement pour ne pas s’épuiser, et parfois même les mettre à son service, ainsi que celui de ses proches (profiter des injustices).


Il est dit que nous sommes les acteurs de nos vies, qu’il n’appartient qu’à nous de faire qu’elles soient heureuses…


Oui, très certainement.


Seulement, ceci est inégal, notamment à travers le chemin à parcourir pour y arriver qui n’a pas la même longueur et le même relief pour tout le monde.


La majorité d’entre nous l’entame avec des boulets aux pieds et une minorité part, libre comme l’air, avec un maximum d’atouts de son côté. Cela ne veut cependant pas dire que les premiers ne réussiront pas leurs vies et les seconds les réussiront à tout prix. Les exemples qui le confirment ne manquent pas.


Plutôt ardu de présenter un tableau « édulcoré» des injustices et encore plus quand la perméabilité à elles est très forte. Bien souvent parce qu’elles ont été subies de plein fouet, dès le début du parcours de vie et n’ont fait que s’accentuer au fil de son déroulement.


Nous pouvons, égoïstement mais aussi par instinct de protection, minimiser l’impact de certaines injustices ; nous dire qu’elles ne touchent que les autres ; penser que lutter pour plus de justice est peine perdue, des coups d’épée dans l’eau qui épuisent bien plus qu’ils ne résolvent ou ne rapportent…


Les gens qui ont accumulé des fortunes considérables estiment, pour une partie d’entre eux, l’avoir principalement fait pour se mettre à l’abri du besoin, ainsi que leurs proches. Et dans « à l’abri du besoin », il faut lire entre les lignes « à l’abri des injustices ».


Ne rien devoir, ne rien demander à personne, sont, en quelque sorte, des parades aux injustices.


Dès lors que nous sommes demandeurs, que nous faisons appel à, nous nous exposons à des refus. Refus qui peuvent, par les raisons qui les ont motivés, constituer de véritables sources d’injustices.


La dépendance, sous toutes ses formes, expose aux injustices. Elle empêche le choix ou, tout du moins, le limite considérablement.


Et sans la possibilité de choisir, nous sommes les proies de ces prédateurs, à visages multiples comme les Pervers Narcissiques, qui profitent des situations les plus injustes pour y rajouter leur propre couche, tel un millefeuille.


« La culture des injustices » s’est installée pour un bon moment, dans ce monde qui aime faire mal pour agir ensuite en « sauveur mercantile ». Le mal est gratuit, mais le bien s’achète.


En synthèse, les injustices étant majoritairement inévitables, quelles sages résolutions devons-nous prendre, pour ne pas être consumés par elles ?


- Les accepter et les relativiser quand elles sont incontournables, quand elles sont des non-choix.

- Lutter contre, dans la mesure où une marge de manœuvre existe pour le faire, une fenêtre de tir.

- Éviter d’en créer par nos comportements, d’en rajouter d’autres.

- Apprendre à mieux nous connaître, à avoir une lecture moins « nocive ou toxique » des injustices.

- Nous dire que tant qu’il y a de la vie, il y a la possibilité de limiter notre dépendance, donc notre vulnérabilité aux injustices.

- Regarder un peu moins ce qui se passe chez les autres, parce qu’une bonne part des injustices que nous ressentons existe par comparaison. Il y a toujours plus heureux que nous, mais aussi bien plus malheureux…


« Inégalités » est le synonyme qui résume le mieux les injustices dans la juste appréciation que nous pouvons avoir d’elles.


Travaillons ensemble à les réduire le plus possible. Ce qui est loin d’être chose facile, mais profondément salutaire pour l’Humain. La solidarité dans l’action en est l’un des passages obligés. Soyons des rassembleurs, pas des dégageurs.


Les injustices qui touchent le plus grand nombre, lorsqu’elles sont « courageusement » dénoncées en masse, ont du plomb dans l’aile. Il y a une certaine forme de lâcheté chez les pourvoyeurs d’injustices à jouer avec le côté mineur de l’adversité, pour continuer à les entretenir, en toute tranquillité, voire impunité.


En revanche, dès lors qu’un intérêt individuel non satisfait crie à l’injustice, moins de voix s’élèvent pour la dénoncer, car la victimisation fait rarement recette.


« Ce n'est pas parce qu'on craint de la commettre, mais c'est parce qu'on craint de la subir que l'on blâme l'injustice. »


Platon


Patrick Louis Richard





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